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CONTENU: 

   ·       PREFACE (page 3)

·       1) SYNTHESE HISTORIQUE (page 4)

·       2) OÙ EN EST LA LAICITE ? (page 6)

·       3) QU’EN PENSENT LES ANTI-LAIQUES ? (page 7)

·       4) L’EGLISE ET LES ETATS AUJOURD’HUI (page 10)

·       5) DANS UNE REPUBLIQUE LAIQUE, LA NEUTRALITE DE L’ETAT EST-ELLE POSSIBLE ? (page 12)

·       6) COMMENT FAIRE VIVRE LA REPUBLIQUE LAÏQUE ? (page 13)

PREFACE

 

La Libre Pensée ne conçoit la Laïcité que comme institutionnelle, c’est à dire codifiée juridiquement par les séparations des églises et de l’Etat.

 

Elle nous semble consubstantielle aux deux autres :  la République et la Démocratie.

 

Pour autant, dans les pays qui ne sont ni des Républiques, voire même pas des Démocraties, Comment peut s’affirmer l’exigence Laïque ?

 

Comment aller de situations où il y a des concordats ou des religions d’Etat, vers notre idéal de séparation des églises et des Etats en Europe et dans le Monde ?

 

La Loi de 1905, ne saurait être un modèle à prendre « Clé en main », mais comment peut-elle être une référence dans le combat international Laïque de l’I.H.E.U. et plus particulièrement du Comité International de Liaison des Athées  et des Libres Penseurs ?

 

SYNTHESE HISTORIQUE

 

 

La laïcité, un long combat

 

Pour mieux comprendre les enjeux d'aujourd'hui, rien de tel qu'un rappel Historique. Où l’on s'aperçoit que la laïcité n'est pas tombée du ciel. Elle est le fruit de siècles de combats.

 

Avant 1789 : bien qu'émancipé formellement du clergé, le roi tire sa légitimité d'essence divine. L'Eglise contrôle l'enseignement. Elle est le premier ordre de la nation.

 

1789 : les congrégations religieuses sont supprimées. Les idées des philosophes des Lumières (Condorcet, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot…) aboutissent, avec la chute de la Monarchie, à l'avènement du pouvoir temporel. L'enseignement public apparaît. En 1791, l'état civil est laïcisé (retiré des mains de l'Eglise). Commune contre paroisse et département contre l’évêché.

 

1801 : la France napoléonienne signe un Concordat avec le Vatican. L'Eglise catholique, apostolique et romaine est la « religion de la grande majorité du peuple français. » Elle est subventionnée et contrôlée par l'Etat.

 

1848 : la IIème République maintient le Concordat.

 

1850 : vote de la « loi Falloux » (dont la tentative de remise en cause a mis un million de personnes dans la rue en janvier 1994), qui crée deux écoles : L’école publique et l'école dite « libre », en réalité tenue par les catholiques. Elle prévoit que " les établissements libres peuvent obtenir des communes, des départements ou de l’État, un local et une subvention, sans que cette subvention puisse excéder le dixième des dépenses annuelles de l’établissement ".

Adolphe THIERS : "L'enseignement primaire ne doit pas être à la portée de tous. Quand le paysan est instruit, il ne veut plus tenir la charrue."

"Le clergé enseignera tout le nécessaire : lire, écrire, compter, et cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est sur la Terre pour souffrir et non pour jouir."

 

1870-75 : avènement de la IIIème République sur les ruines du Second Empire.

 

1882 : séparation de l'Eglise et de l'Ecole, sous l'impulsion de Jules Ferry. L'Ecole devient gratuite, obligatoire et laïque. Les locaux, le contenu des cours, et les instructeurs sont débarrassés de toute influence religieuse.

 

1883 : Séparation de l’église et de l’armée, suppression des aumôneries.

 

1884 : suppressions des prières publiques, en particulier à l’ouverture des sessions des tribunaux.

 

1901 : Loi sur les associations (prévue pour donner un statut aux religions reconnues).

 

1905 : loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Article 1 : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. » Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toute dépense relative à l'exercice des cultes. » L'Alsace et la Moselle étant alors occupées par l'Allemagne, elles restent encore aujourd'hui sous le régime du Concordat. C’est l’aboutissement d’un long processus de laïcisation.

 

1940-44 : Vichy revient sur les principes laïques en favorisant fortement l'Eglise catholique. En 1940 en application de la devise de l’État vichyste ( travail famille patrie) le gouvernement du maréchal Pétain créa le premier ministère de la famille. Dont les premiers mouvements familiaux furent des mouvements confessionnels. En avril 1942, la Ligue de l'enseignement est dissoute. En mars 1943, le service du travail obligatoire (STO) est étendu aux jeunes agriculteurs provoquant une rupture avec l'ordre établi.

 

1946 et 1958 : les préambules des constitutions des IVème  et Vème Républiques stipulent que «la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale».

 

1959 : la loi Debré (Michel, père de Jean-Louis) reconnaît la coexistence d'écoles publiques et d'écoles privées subventionnées sous certaines conditions.

 

1989 : le Conseil d'Etat estime que le port de signes religieux à l'école « n'est pas par lui-même incompatible avec le principe de laïcité », sauf s'il constitue « un acte de pression, de provocation, de prosélytisme ou de propagande » ou s'il entrave les activités d'enseignement. Depuis, la jurisprudence donne essentiellement raison aux filles voilées dans les établissements.

 

OÙ EN EST LA LAICITE ?

 

« La République ne reconnaît aucun culte », mais elle les connaît tous, proclamait la Loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

 

Mais rien n’est jamais acquis, un siècle plu tard, la République boite depuis que le Conseil d’Etat a rendu son avis le 27 novembre 1989 suite à la première affaire du « foulard islamique », Cet avis est en effet pervers de l’article 10 de la loi Jospin de 1989.

 

Depuis, une vingtaine de contentieux a fait jurisprudence, considérant qu’il est interdit d’interdire. Le Conseil d’Etat a autorisé le « port du voile » pour les jeunes filles musulmanes scolarisées au sein des établissements d’enseignement public. Aux conditions que cet acte ne soit ni :

·        Ostentatoire,

·        Prosélyte,

·        Constitutif de troubles de l’ordre public.

Et à la charge des professeurs d’apprécier  la teneur des distinguos. Ce n’est pas une éventuelle nouvelle loi qui permettra de préserver le caractère laïque des établissements publics.

 

D’où viennent tous ces renoncements ?

 

Peut-être des cohortes qui ont véhiculé le « Droit à la différence » (Ethnique, religieux, sexuelle, régionale, et j’en passe). Le résultat est éloquent, comme le résume Alain FINKIELKRAUT : « La France est de moins en moins une Nation riche d’un passé qu’elle ouvre à tous, et de plus en plus une société de plaignants soucieux de leurs droits et vivant qu’au présent ».

On peut retenir, qu’aujourd’hui, entre désarroi et exaspération, la majorité des acteurs de terrain (enseignants, proviseurs, militants associatifs, éducateurs, animateurs, parents d’élèves, etc.)s’accordent sur ce diagnostic :

 

·        Les signes d’appartenance religieuse, philosophique et politique portent atteinte à la Laïcité de l’école publique, au respect des options personnelles et à la non-discrimination entre sexes.

·        La revendication de ces ports, dessine les principes d’une campagne parfaitement orchestrée, visant à introduire leurs idéologies, dans l’ordre juridique Français.

 

Par exemple, il est indiscutable que les islamiques radicaux se sont engouffrés dans la brèche ouverte par le conseil d’Etat en 1989.

 

Pour ma part, le problème de la Laïcité en France, n’est ni un problème juridique ou religieux, mais surtout un problème politique.

 

QU’EN PENSENT LES ANTI-LAIQUES ?

 

Paru sur le site Internet « SOS tout petit » et écrit par le Dr DORR

 

CRIME CONTRE DIEU

 

La laïcité révolutionnaire

 

La laïcité révolutionnaire — ou le laïcisme, sa forme de combat — est à l’opposé de la conception chrétienne des rapports de l’Église et de l’État. Valeur suprême de la République, source des lois, la laïcité est inscrite en tête de la Constitution.

 

Contrairement à ce qui est souvent affirmé, elle n’est pas la séparation de l’Église et de l’État mais la mainmise de l’État sur l’Église, et sur son bien propre, le pouvoir spirituel : L’État se fait Église. Dans une séparation — ou partition — chacun garde son bien et ses distances. Ici, il n’en est rien. Sous des dehors de déférence, de protestations de neutralité ou même de bienveillance, l’État ne cesse d’éliminer l’Église à son profit, ne voulant garder d’elle que son fantôme. Rendez à César ce qui est à César, et tout est à César, disait Clemenceau.

 

L’histoire de la Révolution et de la République est jalonnée d’actes imprégnés de cette volonté :

· Soit que l’État soumette l’institution ecclésiale elle-même. (Constitution civile du clergé - 1790)

. Soit qu’il veuille la faire disparaître sans autre en fait. N’admettant que la souveraineté populaire, refusant toute autre dépendance, la laïcité révolutionnaire est la transcription politique, collective, du subjectivisme et du péché originel.

 

Cette laïcité est à la fois le temple de l’arbitraire et celui de l’athéisme. Elle est autant une désobéissance qu’un vice de l’intelligence. On pourrait croire la laïcité d’aujourd’hui éloignée de son origine révolutionnaire, assagie, modérée, moderne, respectueuse de tous. En réalité, le laïcisme ne s’est jamais aussi franchement déclaré que dans les propos du Président de la République en 1995, suivant lesquels la loi morale ne saurait primer la loi civile.

 

La laïcité n’a jamais été aussi dévastatrice des cœurs et des intelligences. La loi sur l’avortement, c’est elle. Aucun fléau, aucune guerre, aucune tyrannie n’ont autant tué que le laïcisme dans ses œuvres. Est-ce bien ce qu’auraient voulu Jules Ferry ou Jaurès?

 

Le ver était dans le fruit dès 1789. En fait, la République est déicide et homicide dès son principe, dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

 

L’avantage de ces édifices laïcs est que, bâtis sur le subjectivisme, changeant par définition, ils portent en eux-mêmes le germe de leur destruction. Fouché, Tallien, Barras ne valaient pas plus cher que ceux qu’ils ont remplacés. À quand Thermidor?

Et pourtant la démocratie fondée sur les élections et la participation des citoyens à la vie politique n a en soi rien de répréhensible. Le mal vient de la souveraineté du peuple. Un état, un régime quel qu’il soit, démocratie, monarchie, empire, tyrannie, n’ont de légitimité que s’ils restent dans leur domaine et respectent le droit divin et naturel.

 

 

Laïcités révolutionnaire et libérale sont très proches. La loi sur l’avortement est leur fille. Pour les libéraux, la religion est une affaire privée.

 

La démocratie grecque du temps d’Hippocrate et de Sophocle respectait les lois inaltérables, écrites ou non écrites de la cité. Soumise à la loi naturelle, elle restait à sa place. En France, pendant près de mille trois cents ans, la monarchie de droit divin, malgré des dépassements et des excès, était soumise à une règle reconnue par tous qui était à la fois la plus élevée et la plus humaine qui soit, celle de l’Évangile.

La démocratie actuelle définit elle-même ses règles. Elle est à la fois fin et moyen. Elle ne cherche pas la vérité mais l’opinion d’un moment. Elle nie, néglige ou asservit la vérité. Livrée à elle-même, ne porte-t-elle pas dans ses flancs Satan, Moloch, Sodome et Gomorrhe?

L’Anti-Laïcité en SUEDE

Le 23 novembre 1999, les autorités fiscales suédoises ont décidé d’accorder à l’Église de Scientologie une exonération fiscale totale, attestant que l’Église était une organisation à but non lucratif de nature religieuse.

L’ADMINISTRATION fiscale de Stockholm a déclaré que l’Église était une association idéaliste agissant pour le bien public et qu’elle devait, par conséquent, être exemptée de TVA et de l’impôt sur les sociétés.

Dans les documents qui accompagnent la décision suédoise, les autorités fiscales ont décrit les activités de l’Église comme « se composant, entre autres, de la vénération de Dieu, de services tels que les cérémonies de baptême, les mariages et les funérailles, de conseil spirituel et de l’étude des écritures de l’Église ». Aux yeux du fisc, l’activité économique de l’Église fait naturellement partie de son objectif clairement annoncé de bienfaisance et, de ce fait, l’Église est soumise au régime fiscal exonérant les associations dont le but est de poursuivre des objectifs religieux.

Le révérend Heber C. Jentzsch, président de l’Église de Scientologie Internationale, s’est réjoui de cette décision qui est à la fois une reconnaissance du travail accompli par les scientologues dans la communauté depuis plus de trente ans, et une nouvelle confirmation du pluralisme religieux qui règne en Suède.

 

Pour le fisc suédois, l’Église est une association idéaliste agissant pour le bien public et doit, par conséquent, être exemptée de TVA et de l’impôt sur les sociétés.

 

 

 « Le pluralisme religieux est le fondement des sociétés stables que nous devons bâtir au siècle prochain. La Suède montre au reste de l’Europe la voie à suivre en ce qui concerne la liberté de religion, et respecte le principe de la séparation officielle de l’Église et de l’État », a-t-il déclaré.

 

La décision des autorités fiscales suédoises rejoint des décision similaires prises aux États-Unis, en Australie et au Venezuela, et les récents arrêts du Tribunal fédéral administratif en Allemagne et de la cour de Cassation en Italie. Rappelons également qu’en novembre 1999, le tribunal administratif de Stuttgart, en Allemagne, avait considéré l’Église de Scientologie comme une organisation idéaliste dont les membres recherchent le salut.

Pendant des années, l’Église de Scientologie a fourni aux autorités fiscales suédoises des preuves de son statut de communauté religieuse authentique. L’exonération ayant été accordée quelques jours à peine après le trentième anniversaire de l’Église en Suède, les Scientologues l’ont accueillie comme le cadeau d’anniversaire du gouvernement.

« Nous regardons l’avenir avec confiance et nous sommes déterminés à contribuer plus encore à un monde meilleur », a déclaré Tarja Vulto, porte-parole de l’église de Stockholm.

 

L’EGLISE ET LES ETATS AUJOURD’HUI

 

L’Eglise conte très souvent la qualité révolutionnaire des apôtres, qui auraient changé la face du monde.

 

Si une révolution est de rompre avec le passé pour un meilleur avenir, ce n’est pas le cas de l’Eglise qui se flatte d’œuvrer pour une société nouvelle, plus juste, plus humaine, et surtout, pus égalitaire.

 

Les Eglises vont jusqu’à revendiquer un « JESUS » Anarchiste, et un « MAHOMET » libérateur ; Ces derniers n’ont jamais été des faiseurs de révolution et encore moins des facteurs de progrès social. Par contre, elles se sont toujours placées aux cotés des plus riches et des plus puissants.

 

Exemples :

·        Soutiens aux différents régimes Fascistes (1929, entente MUSSOLINI et le VATICAN pour la constitution d’un Etat Religieux Indépendant ; 1937 le Vatican donne sa légitimité à FRANCO ; 1987, Jean-Paul II félicite PINOCHET pour cet espoir de changement aimable qu’il a fait pour le CHILI, etc.),

·        En France : L’inquisition (exemple de progrès social, la Saint Barthélemy, le colonialisme religieux, etc.).

·        Etc.

 

On peut constater que l’institution religieuse à toujours été du coté des forces répressives depuis deux millénaires, pourquoi devrait-elle changer ?

 

Aujourd’hui, l’arrivée fleurissante des Démocraties  dans le monde, et s’est un bien, oblige l’Eglise à s’adapté, notamment en rappelant aux différent dirigeants, la partie historique la moins honteuse du passé Chrétien, la finalité étant de maintenir l’allégeance de ces Etats. Naturellement, ces dernières ont prêté cette allégeance au VATICAN.

 

Même Jacques CHIRAC n’hésite pas à déclarer :

« mon émotion est faite du souvenir des liens historiques qui, depuis PEPIN LE BREF et CHARLEMAGNE, unissent la Nation FRANCAISE à la première Eglise de la Chrétienté. Ici, plus que partout ailleurs, la France se souvient de son titre de « Fille Aînée de l’Eglise »

 

 

La France renierait-elle son histoire laïque ?

 

On constate que l’Etat et l’Eglise ont un besoin réciproque l’un de l’autre pour masquer les différentes plaies de la société actuelle, à défaut de les guérir.

 

A titre d’explication NAPOLEON l’avait démontré ainsi :

« Quand un homme meurt de faim à coté d’un autre qui est dans l’opulence, comment accepter cette différence si il n’y a pas une autorité pour lui dire que DIEU le veut ainsi, il faut des pauvres et des riches, mais qu'ensuite et pendant l'Eternité, le partage sera fait! »

 

On constate que le double discours tenu par l’Eglise, s ‘articule entre allégeance et manœuvres pour contourner les lois des ETATS, tout en inventant une identité Chrétienne destinée à rapprocher les citoyens du Vatican et ainsi le détourner des lois laïques de son Pays, le but personnel de l’Eglise étant d’influencer la vie politique au mépris du bien être de ses ouailles.

 

DANS UNE REPUBLIQUE LAIQUE, LA NEUTRALITE DE L’ETAT EST-ELLE POSSIBLE ?

 

 

En France, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 stipule :

«la neutralité de l’état en matière de religion est dans le fait que l’état ne reconnaît aucun culte » .

 

Grande a été la douleur du pape de l’époque, celui-ci a déclaré que c’était un évènement funeste pour la société civile et religieuse, il est allé comparé cet événement à un attentat contre l’église ; Une injure à DIEU fondateur des sociétés humaines. Et que nous devions, plutôt, vouer un culte public et social pour l’honorer.

 

Pour PIE X, séparer l’église de l’état c’est séparer l’âme du corps, cela s’appelle la MORT. Si l’Etat n’accepte aucune référence religieuse, cela revient à dire qu’elle ne croie pas en l’existence de DIEU, et par-là même elle fait référence à l’ATHEÏSME. Un état laïque est donc, forcement ATHEE.

 

En Conséquence, l’Etat ne pourra rester neutre face aux religions, car tout les opposes .

 

Exemples :

·        La loi sur l’avortement, provoque des clivages entre les citoyens laïques et les croyants,

·        La reconnaissance à travers le PACS, de l’Homosexualité, unions et comportements contre nature pour les Chrétiens,

·        La neutralité des enseignants,

·        La prise de préservatifs pour lutter contre le SIDA, alors que le pape prêche pour l’abstinence et la fidélité (à dieu), sans se soucier des autres éventualité comme la contamination par viol, ou transfusion sanguine, etc.

·        Le mariage des divorcés,

·        La non croyance au bien et au mal, et donc à Dieu et Satan,

·        Etc.

 

 

L’Etat doit donc rester LAÏQUE.

 

COMMENT PEUT S’AFFIRMER L’EXIGENCE LAÎQUE ?

 

Il s’agit, tout d’abord de faire une distinction entre laïcité : principe, valeur philosophique, humaine qui unit le « Laïos » (peuple) et un système laïque : conception de gouvernement, souci de la Res Publica.

 

A vouloir ne privilégier que le système laïque, on peut assister à des dérives. Partons du peuple constitué d’individus. Certains croient en un dieu, d’autres en plusieurs. Certains ne croient en aucun, d’autres se posent la question d’une existence ou d’une non-existence. Face à une telle diversité, une démocratie, soucieuse, par essence, de l’égalité des droits de chaque homme, reconnaît à tous la liberté de conscience. Une république, soucieuse de la chose commune, restera, elle, neutre et ne privilégiera aucune option. Elle se retire du débat en disant que seule l’intéresse la chose publique et elle rejette la question de la croyance dans la sphère privée.

 

Regardons la loi de 1905. « La République assure la liberté de conscience » dénote un souci de démocratie. « La République ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte », elle se met en recul. C’est une définition de la laïcité par la négative. Dans son souci de ne s’occuper que de la sphère publique, la République omet la dimension individuelle.

 

Entendons-nous bien. Notre propos n’est pas d’opposer république et démocratie, de critiquer négativement la loi de 1905. Celle-ci est nécessaire. Elle est le résultat d’un long processus de laïcisation de l’appareil d’état. Mais ce socle, auquel il ne faut pas toucher, en France, est-il suffisant pour promouvoir, développer la dynamique laïque ? Quand au couple démocratie-république, la dialectique qui le porte est sans doute le garant de la valeur du citoyen dans la cité.

 

Réintroduire une dimension individuelle, c’est prôner une laïcité qui affirme un souci d’autonomie intellectuelle et cherche à créer les conditions existentielles d’un accomplissement de soi. Qu’elle affirme également l’égalité des droits semble alors une évidence.

 

Une telle émancipation laïque ne se réduit pas à un discours juridique minimal, ni même à une simple abstention de l’Etat. Il doit affirmer avec force que ce qui n’est que de certains ne peut s’imposer à tous et les références communes doivent être affranchies de toute tutelle. Pour cela, il que la puissance publique soit dévolue à tous (démocratie) et mette en avant ce qui unit (laïcité).

 

« Il s’agit de promouvoir activement à la fois ce qui met la puissance publique à distance des divers groupes de pression, et ce qui émancipe la raison potentielle des hommes de toutes les captations ou entraves dont elle peut faire l’objet. C’est donc simultanément que la laïcité élève la puissance publique à son universalité de principe et les citoyens à l’autonomie rationnelle » (Henri Peña-Ruiz dans Qu’est-ce que la laïcité).

 

Les conditions d’émergence, de développement des exigences laïques apparaissent clairement : Il faut une puissance publique détachée des groupes de pression et des citoyens autonomes et à la libre raison. C’est la condamnation des régimes concordataires qui reconnaissent une mise à égalité des Etats et des églises, des théocraties qui affirment la primauté d’une loi révélée (?) comme celle des hommes.

Comment faire vivre la République laïque ?

 

Si la conception française de la République doit être défendue et valorisée, c’est pour une grande part du fait de l’originalité du concept de laïcité, sans lequel cette République ne peut être ni comprise ni relevée. « Exception française » en Europe et dans le monde, la laïcité l’est, sans doute parce qu’elle est historiquement une invention française, ignorée par beaucoup d’États et plus ou moins acclimatée par quelques autres.

 

1 - Née du refus du cléricalisme et du rejet d’une société d’Ancien Régime hiérarchisé selon un ordre religieux, la laïcité est déjà contenue dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Des hommes peuvent, par nature, se gouverner eux-mêmes, en dehors des dogmes et des églises.

 

            Pour que la laïcité figure à une telle place dans nos textes du projet de constitution européenne, il faut qu’il y ait un lien fort, indissociable entre République et laïcité.

 

2 - La laïcité relève d’un idéal de liberté.

 

Elle fonde et garantit dans la République, la liberté de conscience, la capacité pour chacun de juger et de décider en dehors d’un dogme religieux, d’une philosophie officielle, ou du conformisme ambiant. Avec la laïcité, il s’agit bien d’offrir à chacun la capacité de penser librement, de se construire une pensée autonome en usant de sa liberté de jugement.

Si la laïcité est un modèle et une garantie de liberté et de paix sociale, c’est qu’elle permet la pleine intégration de tous à la République, en distinguant la sphère privée et la sphère publique.

Dans la sphère privée, les choix religieux ou philosophiques s’exercent en toute liberté. Les croyances religieuses choisies par les familles et encadrées par des clercs bénéficient en particulier de l’existence de lieux de culte, l’Islam doit aussi pouvoir s’exercer dans des lieux appropriés.

La séparation de la sphère publique contribue à borner d’éventuelles tentations des églises à intervenir directement dans le domaine de l’État. Le port des signes religieux, notamment le foulard islamique dans des établissements scolaires, est une des manifestations de ce prosélytisme. La création d’un CAPES de religion par Claude Allègre et Jack Lang, pour recruter des professeurs spécialisés dans l’enseignement religieux catholique et protestant est un acte d’empiètement dont il ne faut pas négliger la gravité.

 

            La laïcité est une conquête pour tous les éléments concernés : les citoyens garantissent leur liberté de conscience, les églises leur totale liberté religieuse en dehors du pouvoir civil, l’État sa capacité à gouverner dans le sens de l’intérêt général.

 

D’un triple point de vue, la laïcité est le socle fondamental d’une République :

-du point de vue de la souveraineté populaire,

-du point de vue de la démocratie sociale,

-du point de vue de la liberté de la nation.

 

Depuis 1789, la souveraineté appartient au peuple. Il peut se gouverner lui-même. Cette souveraineté renforce l’exigence de liberté, pour que la liberté de conscience, aidée par l’acquisition de savoirs et d’informations se traduise par une capacité de jugement et de décision.

 

Comme l’a dit Condorcet « Un peuple ignorant est un peuple esclave ».

 

Laïcité, école publique, liberté de l’information contribuent à favoriser l’accomplissement de l’exigence républicaine : la recherche difficile de l’intérêt général à travers le processus d’expression de la volonté générale du peuple.

 

L’égalité des droits et la recherche d’une égalité plus réelle implique aussi la justice sociale. L’Europe libérale est une machine de guerre pour remettre en cause à travers différents processus (libre-échange mondialisé et déifié, directives européennes sur la concurrence, règles de consommation et de flexibilité du travail, renforcement du pouvoir des régions aux dépens des États …) les droits sociaux et politiques issus des luttes et conquêtes ouvrières.

 

            Une nation libre est une nation qui ne se soumet qu’à la seule volonté nationale, à la seule raison de ses citoyens. La liberté du citoyen suppose l’indépendance de la nation.

 

            Le modèle laïque français est aujourd’hui menacé, aussi bien par les effets multiples de la mondialisation libérale que par toutes les formes d’intégrisme religieux et de communautarisme. Si la République est une conquête permanente, la laïcité est bien au cœur de ce combat.

 

            L’Union européenne dominée par le conformisme libéral et la règle d’or de la concurrence déstabilise d’autant plus la laïcité que la plupart des États membres ne sont pas laïques. Libéraux, démocrates chrétiens, courants chrétiens de la social-démocratie d’Europe du Nord ont joué et jouent un rôle important pour faire reconnaître l’influence religieuse dans les héritages et les réalités de l’Europe. Les débats sur ce point, lors de l’élaboration de la Charte européenne des droits de l’homme, l’ont bien montré. La plupart de nos voisins ont des constitutions, des pratiques ou des cérémonies institutionnelles officielles qui intègrent religion et église ; la religion et les croyances y sont enseignées sous forme de cours spécifiques à l’école.

 

C’est pour tout cela que l’école doit rester le creuset de la laïcité.

 

            L’école est laïque. Elle doit le rester malgré les imprécations de tous les libéraux-libertaires qui confondent bons sentiments et principes.

 

            La laïcité clairement réaffirmée et rappelée dans les règlements intérieurs des établissements scolaires doit être présentée et expliquée comme la condition de l’égalité et de la liberté et comme creuset de l’unité nationale. Elle est la possibilité d’un espace commun à tous, qui exclut tout marquage confessionnel, idéologique ou même commercial.

 

            Pour être libératrice, l’école doit refuser d’enfermer les jeunes dans des différences que le communautarisme voudrait figer. La laïcité, c’est à la fois l’égalité des divers croyants, incroyants ou athées parce que la loi commune ne s’occupe que du bien de tous, et la liberté parce que la construction de jugement éclairé s’appuie sur la transmission de connaissances.

 

« La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a pas de crise de l’enseignement ; (…) quand une société ne peut pas enseigner, c’est qu’elle ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas, qui ne s’estime pas » écrivait en 1904 Charles Péguy.

 

De nos jours, la tendance est plutôt à opposer les valeurs de la société à celles de l’école pour expliquer les difficultés des enseignants. Mais qu'est-ce qu'une valeur ? C'est une référence qui marque le prix ou le caractère de perfection attribué à un être ou une chose. Aujourd'hui, le mot renvoie à une sémantique large et assez ambivalente, qui va de la valeur boursière à la valeur morale, en passant par la «valeur ajoutée» des économistes ou la «valeur numérique» des mathématiciens. On se cantonnera ici au domaine social, dans ce sens sociologique, tout principe d'action partagé, toute référence commune, peut constituer une valeur.

Les valeurs constituent un triple système de référence. Certaines représentent des idéaux, des horizons d'action, mobilisateur : l'égalité par exemple.

D'autres sont des principes d’action plus concrets pour mener sa vie : ainsi l'honnêteté, la tolérance ou la loyauté sont loin d’être des idéaux hors d'atteinte.

 Enfin d'autres, ou les mêmes, constituent des critères pratiques de jugement d'une action, d'une innovation, d'une réforme : l'utilité (« A quoi ça sert ? ») et l'efficacité (« Quels sont vos résultats ? ») sont évidemment, de nos jours, de celles-là.

L'école de nos jours, comme les autres institutions, ne peut plus fonctionner sur le mode ancien de l'autorité « naturelle » de ses normes. Elle est souvent sommée de clarifier sa relation aux valeurs. L’éducation, et notamment l'éducation morale n'est-elle pas devenue de nos jours une affaire privée ? Comment se transmettent les valeurs, et plus précisément comment l'école peut-elle s'y prendre pour transmettre les siennes aujourd'hui ?

 

Quelles valeurs pour l'école d'aujourd'hui ?

 

L'école française est le produit d'une longue histoire, au cours de laquelle se sont forgées les valeurs dont elle hérite aujourd'hui. Du fonds humaniste légué par les universités médiévales nous proviennent l'amour de la raison, le respect de la culture, l'exigence de liberté, un certain penchant pour l'élitisme. Des Compagnons elle a repris le goût du travail bien fait et le sens de l'effort. Du fonds républicain elle reprend les valeurs d'égalité et de fraternité, le sens du service public et de l'intérêt général. Au fonds démocratique elle emprunte la tolérance et le respect de la dignité humaine. Du fonds socialiste et anarcho-syndicaliste provient l'exigence de justice sociale. En tant qu'institution éducative elle a aussi développé l'autorité comme sens de la responsabilité vis-à-vis des enfants et des jeunes. Enfin elle apprivoise aujourd'hui, non sans précaution et avec raison, deux des valeurs phares de la société contemporaine : l'utilité et l'efficacité.

Les valeurs de l'école proviennent  pour la plupart d'une tradition. Aurait-on simplement remplacé une transcendance par une autre, l’autorité de Dieu par la force de l’Histoire ?

Et La société considérerait-elle majoritairement ces valeurs léguées par l’histoire comme obsolètes ?

L'école peut-elle encore transmettre ses valeurs ?

Certains philosophes pointent en effet, non sans pertinence, l'unité idéologique retrouvée par l'Occident autour des Droits de l'homme, sans précédent depuis la Réforme semble-t-il. Un très large accord se développe en effet aujourd'hui, dans les sociétés démocratiques, autour des grandes valeurs politiques qui fondent la Déclaration de 1948 : la liberté individuelle, l'égalité des droits, l'égale dignité des êtres humains, la solidarité envers les plus démunis.

La tâche de l'école publique n'en demeure pas moins compliquée. Car les familles considèrent l'école comme un lieu intermédiaire entre le foyer et la vie sociale, à la fois comme un espace public et du domaine privé. C'est pourquoi elles réclament toujours plus d'individualisation, d'options, de possibilité de choix de contenus et d'orientation ; et en même temps toujours plus de sécurité, de règles, d'autorité, d'apprentissage du civisme et de la vie sociale, voire une éducation morale par laquelle elles sont souvent désemparées.

On peut donc admettre que l'école doit et peut encore participer à la transmission des valeurs morales et politiques nécessaires à la vie d'une société moderne et démocratique.

Se pose alors la question du « Comment faire ? »

Comment transmettre des valeurs ?

Deux voies s'ouvrent traditionnellement aux éducateurs, parents et enseignants, soucieux de transmettre un système de valeurs : le geste et la parole, c’est-à-dire l'exemplarité et le discours.

Il ne fait guère de doute que les contenus disciplinaires définis par les programmes scolaires sont porteurs de valeurs. L'histoire est à cet égard le plus souvent citée, soit pour en louer les vertus, soit, à l'inverse, pour dénoncer un historique édifiant, nationaliste, moralement douteux et scientifiquement contestable. « Nos ancêtres les Gaulois ! » : la formule, caricaturale, a souvent été raillée ; prise au sens ethnique ou même culturel, elle est en effet très contestable ; entendue comme symbolique, elle peut en revanche étayer une belle leçon de morale : la résistance gauloise nous parle alors du refus de l'esclavage, de la lutte pour la liberté, et en même temps la Gaule a été particulièrement accueillante à la civilisation gréco-romaine.

La transmission des valeurs est liée à l’exercice même de la démocratie : parce qu'elles sont diverses, hétérogènes, irréductibles l’une à l’autre, les valeurs morales et politiques introduisent des possibilités de choix. Comment ne pas voir par exemple que dans la dynamique sociale actuelle, le désir de liberté, la recherche d'égalité et le devoir de solidarité, de fraternité, sont en tension permanente, de la cellule familiale à la vie politique, en passant par l'établissement scolaire ?

Le ministre, le chef d'établissement, le professeur dans sa classe sont sans relâche - les exemples abondent - confrontés à ces régulations entre « mises en actes » des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Ainsi, face au caractère en quelque sorte sacré des valeurs, est réintroduit le libre-arbitre humain : si la résolution des différends peut s'effectuer, et s'effectuer en démocratie sur le mode du respect mutuel et de la compréhension réciproque, c'est parce que des positions différentes se réfèrent néanmoins à des valeurs partagées.

 

C'est pourquoi l'école publique, l’école de la démocratie, devrait non seulement se consacrer à la transmission de connaissances et à la formation du jugement de connaissance, autrement dit l’esprit critique, ce qu’elle fait somme toute fort bien, mais aussi s’occuper sérieusement de la transmission de valeurs et de la formation du jugement de valeur, autrement dit de la préparation à la pluralité des choix éthiques, c’est-à-dire à l’exercice pratique de la liberté dans une société démocratique.

 

Ainsi, à travers l’ensemble des écoles, les valeurs laïques pourront être enseignées et permettre la résurgence de nouvelles démocraties au modèle de « l’exception Française ».

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